Surnom : Portant déjà un prénom court, peu sont ceux qui le nomme autrement. Néanmoins,
Oki est un raccourci qu'il emploie par fois lorsqu'il se parle à lui même.
Âge : Vingt-et-un ans.
Sexe : Mâle.
Race : Hybride Zèbre - Batpony.
Origines : Lunar Republic.
Parents : Sa mère est une zèbre du nom de Skasa We* et son père de qui il a hérité des gènes lui offrant des ailes semble se nommer Shiny Night d'après ce que lui a vaguement raconté sa mère, mais il ne le connait nullement et ne souhaite pas le connaître.
Métier : Soldat du rang depuis peu.
Niveau de vie : Bas.
[size=32]*Skasa We : par décomposition Ska (Blanc), Sa (Rouge) et We (Sang) en Lakota.[/size]
Capacités
Capacité de Race : Nyctalopie & Marcher sur les nuages.
Capacité Morphologique : Voler.
Trait de Faction : Vision Nocturne.
> Malus : Supporte très mal les fortes lumière.
Capacité Spéciale : A force de sentir les regards curieux sur sa personne, les poneys le reconnaissant parfois, les regards pesants et d'être souvent au centre de l'attention de ceux qu'il croise, Okisye a commencé à observer également. Regarder avant d'être observer, devancer ces voyeurs qui le mettent si mal à l'aise. Alors il observe, avec minutie et avec intérêt. Décryptant les expressions, les mimiques, les détails à la recherche des véritables intentions des autres. Parvenant bien souvent à déceler les mensonges et les tentatives de tromperies.
Il met du temps, il observe, il détecte les changements de mimiques, les changements de postures. Il perçoit tout ces micros changements et c'est cela qui lui permet de s'assurer de l'honnêteté d'autrui.
> Malus : L'ayant rendu d'autant plus paranoïaque, il ne peut s'empêcher de scruter presque tout le monde, le rendant particulièrement... étrange et dérangeant. Après tout, un regard fixe sur vous, impassible, a le don de mettre mal à l'aise - et ça Okisye le sait mieux que personne - mais cela ne semble pas réussir à l'empêcher d'observer les gens avec cette insistance. Voyant qui plus est le mal partout, il est suspicieux envers tout le monde.
De plus, se contentant des signes physiques, il ne pourrait contrer un maître menteur sachant cacher tout cela. Et une telle observation, si précise, demande du temps, ce qui contribue à faire croitre le malaise des poneys qu'il observe.
Caractère
Au centre de bien des regards, s'il y a une chose qui caractérise bien Okisye, c'est qu'il n'apprécie pas cela. Même pas du tout. Loin de se pavaner ou de profiter des curieux qui peuvent venir s'agglutiner devant ses sabots, il est à l'inverse du fier qui veut se montrer. Tête basse, encolure rentrée dans les épaules, oreilles baissées et tout pour se faire le plus petit possible et pour disparaître. Et dans un réflexe pourtant bien enfantin, il pourrait même étendre ses ailes sur ses yeux pour se cacher des regards. Comme si cela pouvait le faire disparaître aux yeux des autres poneys. Et s'il est particulièrement observateur tant qu'il y a une distance de sécurité entre lui et l'objet de son regard, lorsqu'il se retrouve trop proche de cette personne, ce n'est plus vraiment la même chose.
Parce qu'il est timide notre drôle de zèbre. Il n'aime pas être au centre de l'attention, mais difficile de ne pas l'être quand vous représentez une chose que les autres n'ont jamais vu et que, s'ils ont déjà entendu parlé du fameux zèbre volant, ne voulait pas croire. Après tout, cela aurait simplement pu être de la peinture ou tout autre supercherie. Des simples "on dit". Mais cette curiosité qu'il attise, Oki s'en serait bien passé. Il aurait préféré passer inaperçu, être comme les autres. Sa différence, il ne l'accepte que très mal. Après tout, il n'est que deux moitiés n'allant pas ensemble. Ainsi, lorsqu'il sort, il essaye toujours de se camoufler un maximum, mais être totalement recouvert n'aide pas à attirer moins l'attention. Le bloquant dans les deux cas.
Et cette trop grande attention qu'on lui donne lorsqu'on le croise n'a fait que renforcer cela. Cette sensation de ne pas être normal. Et même s'il est globalement bien accepté au sein de la Lunar, son sang d'hybride ne choquant pas les mœurs de la majorité, ses rayures et son sang de zèbre fait bien parler de lui. Souvent avec des propos emplis de curiosité sur cette étrange lignage encore trop méconnu mais certains peuvent se montrer blessant. Et notre drôle de poney a parfois bien du mal à entendre ces remarques parfois difficiles. Peut-être est-il trop sensible, mais c'est un trait contre lequel il ne parvient à lutter. On pourrait croire qu'à force il devrait avoir l'habitude, se renforcer. Et pour autant, cela le blesse et le touche toujours de la même façon, toujours avec la même force.
A côté de cela, Okisye est encore un grand enfant. Lorsqu'on parvient à le mettre en confiance, il laisse s'échapper cette partie de sa personnalité qui ne le rend pas toujours très sérieux. Rêveur sur les bords, il aime s'imaginer mille et unes aventures, peut-être est-ce due au sang qui coule dans ses veines. Après tout, sa mère n'avait-elle pas traversé la moitié des continents pour se retrouver ici ? Et au delà de cela, ses yeux semblent s'illuminer pour des brouilles. Les étoiles qui brillent, le fait de reconnaître une constellation, se retrouver face à un fruit bien mur semblant appétissant. Un rien suffit en général à l'émerveiller. De plus, globalement assez peu bavard, lorsqu'il se sent bien, tel un enfant, il a tendance à se mettre à babiller joyeusement à tel point qu'il est parfois délicat de le faire taire.
De plus, lorsqu'il apprécie quelqu'un, il est ainsi difficile de l'arrêter. Loyal et attentif, il aura tendance à être même un peu trop pot de colle. Pouvant ainsi bien souvent lasser. Mais n'ayant que très rarement pu compter des poneys comme de réels amis - et non pas simplement des curieux qui tentaient de sympathiser avec lui dans le but de le questionner encore et encore - une fois qu'il se lie d'amitié avec quelqu'un, il a tendance à ne plus vouloir le lâcher et surtout ne pas le perdre. Néanmoins, ayant visiblement quelques soucis de mémoire concernant les prénoms - ou bien est-ce une volonté propre de vouloir toujours chercher des surnoms ? - Okisye semble particulièrement aimer raccourcir le nom de ses connaissances ou donner quelques surnoms, réelle difficultés à retenir ou simple goût qu'il apprécie, le mystère reste entier.
Enfin, Oki a grandit avec l'influence de l'Eglise de la Nuit. Faisant de lui un véritable croyant. Il prie, souvent, pour que les choses se passent bien, pour qu'il arrive à trouver un peu de calme et de repos dans sa vie, pour passer une journée sans avoir à subir de nouvelles questions ou de nouvelles remarques sur son hybridation. Puis il prie également pour avoir des réponses. Des questions qui n'auront jamais de réponses, des questions existentielles et parfois aux accents puériles. Pourtant il continue de silencieusement questionner Luna. S'il est comme ça, c'est certainement parce qu'elle l'a choisit, non ? Sa mère avait une autre vision de la religion, plusieurs fois, elle avait lâché quelques mots sur la chaman de sa tribu. Elle ne partageait pas le culte de l'Eglise. Mais ce n'était pas grave. Oki lui pardonnait, parce qu'il priait pour eux deux. Et même maintenant qu'elle n'est plus avec lui dans la Lunar, il continue tout de même de prier pour elle.
Physique
Okisye ne passe pas inaperçu. A dire vrai, il a même tendance à attirer les regards. A cheval entre l'anomalie et le phénomène de foire. Un hybride. Et s'ils ne sont pas tant considéré comme une tare aujourd'hui, son hybridation attire le regard, attire les curieux. On l'observe, on veut le voir, on se rappelle d'un de ses numéros, on murmure sur son passage, on l'interpelle, s'exclame, réalise que c'était bien vrai et pas un vulgaire numéro déguisé. Un physique atypique qui lui pèse et qui l'enferme dans cette prison d'yeux toujours plus aiguisé.
Parce que s'il a du batpony les ailes et les crocs. Même cette stature plus fine et plus haute sur pattes, il est néanmoins loin d'une robe classique pour les poneys de cette espèce. Parce que si son père était un batpony tout ce qu'il y a de plus classique, Skasa We, quant à elle, était bien une zèbre. Et de leur nuit de passion est arrivée cette étrange hybridation qu'est le sang-mêlé. Des rayures marbrant aléatoirement son corps, à sa crinière courte ou encore à sa queue en plumeau, il semble porter bien des preuves de son métissage. Même sa Cutie Mark semble avoir été héritée de l'habitude des zèbres d'en faire apparaître des formes abstraites et monochromes. Même si la sienne ne semble pour autant pas totalement tirée par la crinière à interpréter. En effet, au centre de ses rayures s'en retrouvent d'autres formant un œil ouvert d'où s'échappe une aile unique. Parfaite preuve de son demi prénom et de son hybridation par la présence de cette seule aile aux allures de chauve-souris. L'œil, attentif, renvoyant sans aucun doute aux regards tant bien des autres sur sa personnes que comme un rappel que lui aussi, il observe.
Sa robe se trouve dans de douces nuances de gris, majoritairement d'une teinte pâle où serpentent une multitudes de rayures plus sombres. Néanmoins, il reste moins zébrés que ses cousins au sang-pur. En effet, toute une partie de son dos semble avoir été épargnée, tout comme la partie basse de ses jambes, ces dernières étant recouvertes de chaussettes plus sombres venant se dégrader jusqu'à se fondre dans le pelage dominant, faisant ressortir ses sabots blancs.
Ses oreilles sont particulièrement longues et se terminent par des touffes de poils, non sans rappeler celles de ses ancêtres batponies. Le contour de ces dernières est couvert d'un poil aux teintes semblables à celles de ses rayures et son visage est marqué par quelques petites marques également. Ressortant dans cet amas de gris, les iris de notre drôle de zèbre sont dans un étonnant rose pâle, illuminant ce visage pourtant souvent morose. Quant à ses pupilles, contrairement à son père et ses ancêtres de poneys chauve-souris, elles ne sont pas étroites mais plutôt bien arrondies comme celles de la majorité des autres poneys. Enfin, le bas de sa bouche, son poitrail et son ventre sont, quant à eux, dans une teinte plus douce encore.
Comme dis précédemment, sa crinière tient plus de celle du zèbre que d'un poney classique. Naturellement courte et presque en brosse, elle comporte néanmoins une large mèche rebelle sur son front, retombant souvent devant l'un de ses yeux. Néanmoins, si elle bien souvent gênante, elle semble le rassurer et lui permettre de partiellement se cacher aux regardes des autres quand cela l'arrange. Cette dernière, tout comme le reste de ses crins, est, comme celle des autres poneys zébrés, bicolore, alternant entre du blanc cassé et du gris.
Enfin, point le plus marquant et ayant également causé tant de discussion à ce sujet. Il ne faut pas oublier qu'Okisye tient énormément de ses gênes paternels et que par là, il possède donc une large paire d'aile aux ossatures sombres. Quant à la fine membranes reliant cela, elle est en partie translucide dans une teinte bleuté sombre où serpentent quelques rayures blanches marquées. De plus, bien qu'ayant du sang de zèbres, le rendant d'apparence plus costaud et large d'épaules que certains batponies ou pégases, il n'en reste pas moins bien plus fin qu'un zèbre pure souche.
Semblant être une habitude des zèbres, il y a certains bijoux qu'Okisye aime particulièrement porter. Notamment deux anneaux autours de sa queue, un bracelet composés de plusieurs bandes de cuir autour de son antérieur droit ainsi que deux boucles de bronze à l'oreille. Il lui arrive néanmoins de temps à autre de porter d'autres choses, mais son niveau de vie ne lui permettant pas de s'offrir des tas de bijoux, il s'en passe la plupart du temps. D'autant plus que s'il apprécie tant ceux qu'il porte presque quotidiennement c'est presqu'uniquement due à leurs origines et l'importance qu'ils représentent dans son cœur.
Histoire
- Prologue -
« Un long voyage, un triste amour. »
Avant toute chose, nombreux sont ceux qui se demandent comment une telle rencontre avait pu être possible pour mener à un poney atypique comme Okisye. Et il est vrai qu'à la Lunar Republic, les zèbres, ça ne court pas les rues. Et c'était probablement pour cette raison que la douce Skasa We a sut attirer l'attention de cet étalon. Mais reprenons au commencement.
Skasa We est née, a grandit, a vécu dans les Terres Libres au sein d'une petite tribu comme les zèbres savent si bien le faire. Pour autant, fille unique d'un couple aimant, la jolie et jeune zèbre n'était pas heureuse. Touchée par une maladie génétique répondant au nom d'albinisme, Skasa ne profitait pas de la vie comme ses camarades. Le soleil, joie des uns, faisant son malheur et était devenu son ennemi mortel. Alors, elle sortait la nuit, profitant de l'obscurité et de l'ombre, seulement éclairé par la pureté de la lune. Mais la belle rêvait d'aventures et de découvertes, mais sans pouvoir s'exposer trop longtemps au soleil ? Elle avait l'impression de passer à côté de tellement de choses. Vivre qu'un temps sur deux. Alors elle pestait. Encore et encore contre cette maladie qui l'empoisonnait.
Jusqu'à ce qu'elle finisse par en avoir assez. Quittant la sécurité de sa tribu un soir où la lune était à demi pleine, elle s'engagea sur des sentiers, pressant toujours le pas afin de toujours pouvoir trouver un abris ou passer le jour. Les quelques hôtes qu'elle avait pu rencontrer durant ce projet semblait toujours la regarder étrangement. Peut être était-ce pour ses rayures de zèbres qu'on ne voyait que rarement ou bien parce qu'elle demandait l'asile pour se reposer lorsque les premières lueurs du soleil pointaient le bout de leur nez. Mais ainsi, de de demeure en demeure où elle passait rarement plus d'une journée, elle apprit peu à peu l'existence de ce continent de l'autre côté des flots. Et notamment cette contrée où la nuit était éternelle. Où les poneys y vivaient sous la lueur de la lune jour comme nuit. Ou bien simplement toutes la nuit, cette dernière semblant alors éternelle.
Mais une telle traversée semblait tellement hors d'atteinte. Il n'était pas offert à tous de pouvoir se payer le loisir de changer de continent. Mais pour autant, Skasa We n'avait pas abandonné. Elle avait réussi à dénicher un travail de nuit, l'arrangeant tant bien elle qui ne pouvait bien supporter le jour que son employeur qui était bien content de pouvoir compter sur quelqu'un pour les heures tardives. Ainsi, journées après journées, les semaines passant, elle commençait à mettre quelques écus de côtés par-ci et par-là, ne gardant pour elle que le strict nécessaire pour vivre pendant cette attente.
Puis elle put enfin se permettre ce grand départ. Un navire était disponible dans ses prix et la voilà bientôt qui embarquait pour ce grand voyage. Une fois arrivée de l'autre côté, le trajet ne serait pas encore terminé, mais pour autant, elle avait l'impression de s'être rapproché si près de ce but qu'elle en aurait presque dansé et chanté. Ou peut être l'avait-elle réellement fait au final. La traversée avait été longue. Plus qu'elle ne l'avait imaginé, elle s'était dit que sa joie l'aiderait à contenir son impatience mais cela avait été tout autrement et c'était donc plus que soulagée qu'elle avait enfin pu reposer le sabot à terre. Mais elle touchait presque au but, elle pouvait le sentir. Encore une poignée d'heures et elle pourrait enfin entrer dans cette contrée si attrayante.
Et maintenant qu'elle y était, ces longs mois, interminables, semblaient s'être effacés en un instant. La lune était si belle dans ce ciel éternellement sombre. Un endroit où sa maladie ne serait plus un fardeau. Se dégageant enfin de la longue cape sombre qu'elle portait depuis des jours déjà tant pour se cacher du soleil qu'elle ne pouvait pas toujours éviter que pour éviter ces regards trop curieux sur elle qui la mettait si mal à l'aise, elle n'en ressentait plus le besoin dans l'instant présent. Elle se sentait bien, se sentait presque
chez elle. Un lieu où elle pourrait vivre pleinement sans se soucier de sa pâleur maladive, de ses rayures presque aussi pâles que sa robe ou encore de ses yeux rougeoyants.
S'installer avait néanmoins été plus compliquée qu'elle ne l'avait pensé. A vrai dire, elle n'y avait absolument pas songé avant d'arriver. Son but avait simplement été de gagner cet endroit, la suite n'avait pas encore été fabriqué dans son imaginaire. Mais, même si la pauvre petite chambre qu'elle avait réussi à dégoté ne payait pas de mine, c'était un foyer qui lui convenait. Rien n'aurait de toute façon pu venir entacher cette euphorie qui l'accompagnait sans relâche.
Puis une douce lumière s'était invitée dans ce tableau. Elle avait l'habitude désormais d'attirer les regards et les murmures sur son passage. Après tout, une zèbre, peu étaient ceux qui en avait déjà vu. Et ce fut le cas de ce charmant étalon ailé. Shiny Night de son nom. Il était bien élevé, doux, prévenant, elle n'avait pas l'impression qu'il la regardait pour la dévisagé. Non, dans son regard, elle se sentait belle. Se sentait désirée. Il ne fallut pas longtemps au batpony pour que ses belles paroles gagne le coeur de la douce. Et elle l'aimait. Elle l'aimait tellement. Il était si beau, si grand, si fort. Et plus que tout, elle avait l'impression de compter. Pour la première fois, elle se sentait elle même aimée.
Mais elle se trompait.
Le bel étalon avait rapidement perdu tout intérêt pour elle après qu'il ne l'ai eut dans sa couche. Au final, peut être qu'il n'était intéressé que pour l'expérience. Voir si c'était différent. Ainsi, il avait fini par disparaître, le coeur en sang et les yeux débordant de larmes, Skasa We ne l'avait jamais revu. Et pourtant, quelque part en elle, il semblait subsister.
- Chapitre I -
« Un tout, un rien, une moitié. »
[size=32]*Okisye signifie « moitié » en Lakota, et l'expression Okisye We signifie « Sang -mêlé »[/size]
C'est de cette union regrettée qu'Okisye vit le jour. Une preuve de cet amour trompeur qui poursuivait la douce zèbre. Une désillusion, une preuve de sa naïveté. Et c'était le cœur plein de rancœur et affligé par la tristesse qu'elle nomma son fils.
Okisye. Une moitié. Un Okisye We. Un sang-mêlé entre le zèbre et le batpony. A moitié rayé. A moitié
lui, à moitié elle. La moitié de son coeur déchiré. Une moitié de prénom. Il serait simplement Okisye.
Malgré tout, elle l'aimait. Comme une mère aime son enfant. Même si chaque regard qu'elle posait sur lui lui rappelait cette douleur lancinante qu'elle ne pouvait éviter. Quelque part, elle aurait aimé pouvoir le détester. Pour détester cette part de ses regrets, mais cela était au dessus de ses forces. Alors, tout en se traînant dans sa misère et sa tristesse, ternissant son teint pourtant jadis si éclatant, elle continuait à survivre. Pour que lui, survive.
Mais plus le temps passait, plus elle sombrait dans les abysses de sa tristesse. Un coeur brisé pouvait être réparé. Elle aurait pu passer à autre chose. Mais comment faire lorsque l'on se retrouve seule dans un pays qui n'est pas le sien, un poulain entre les sabots. Elle n'osait à peine sortir. Craignant les regards sur elle. Craignant de recroiser la route d'un autre batpony comme lui. Craignant peut être de le recroiser lui. Et pourtant, au sein même de son foyer, c'était bien un batpony qu'elle voyait dans son fils. Qu'importe ses rayures, qu'importe sa crinière et sa queue de zèbres, qu'importe qu'il ne soit pas aussi fin que les autres. Il avait ces ailes si propres à cette espèce de poney. Et ces minuscules quenottes qui un jour seraient des crocs.
Pour autant, les écus se faisaient de plus en plus rare et viendrait bien le moment où elle serait obligé de se reprendre en main. Trouver un travail. Gagner de l'argent pour nourrir son enfant. Mais toujours sortir couverte de cette cape encombrante qu'elle avait pourtant rangé au fond d'un placard dès son arrivée dans la Lunar Republic. Elle s'y était sentie si bien à son arrivée. Et désormais, elle se sentait comme une étrangère, un parasite. Son pays natal lui manquait. Le soleil aussi quelque part. Si elle ne sortait pas, ou que très rarement, lorsque l'astre diurne éclairait le ciel, elle se rappelait tout de même apprécier sa lumière qu'elle pouvait apercevoir à travers ses abris.
Mais comment rentrer ? L'argent lui manquait, et le simple souvenir de l'effort que demandait une telle chose finissait toujours par la dissuader. D'autant plus que faire un pareil trajet avec un jeune poney avec elle ? Le prix serait double que pour l'allée. En venant, elle n'avait aucunement songé à repartir. Et même si elle finissait par pouvoir entreprendre ce retour avec Okisye a ses côtés, comment le présenter à sa tribu ? Ces derniers semblaient venir d'un autre temps lorsqu'elle les comparaient avec les habitants d'ici. Jamais ils n'accepteraient un hybride parmi eux. Et sa mère non plus très probablement s'ils le savaient.
Alors elle s'était résolue à devoir terminer sa vie dans ce pays qu'elle avait apprit à haïr. Mais qu'importait cela de toute façon ? Au point où elle en était...
Elle se contenta donc de dénicher quelques pauvres petits boulots à droite et à gauche. La plupart des poneys qu'elle pouvait croiser n'étaient pas bien méchants en soi. Trop curieux, trop insistant dans leurs regards, mais elle apprit à les ignorer. De toute façon, que pouvait-elle bien faire d'autre ? Elle se disait qu'elle finirait par s'y habituer, qu'à force de ne plus répondre à leur questions, ils finiraient par se lasser. Mais la curiosité est plus forte que bien des choses. Et le bouche à oreille également. Nombreux étaient ceux voulant voir ce drôle de poney.
Pendant ces absences, son jeune fils, quant à lui, était entré un jour dans la Cathédrale de la nuit. Encore un jeune poney, il se souvient simplement de cette impression de grandeur qui l'avait alors saisi. Il avait été curieux ce jour là. Et les religieux avaient semblés tellement moins curieux que la plupart des autres habitants qu'il pouvait croiser ! Il avait bu leurs paroles avec une telle attention. Alors il était revenu. Jour après jour, venant s'abreuver des psaumes et des chants religieux. Il apprit la puissance bienveillante de Luna. L'un des prêtre lui avait même confié que c'était certainement parce que Luna l'avait décidé qu'il avait ce corps si atypique. Luna l'avait fait différent des autres. Il devait lui en être reconnaissant.
Alors il continua à suivre ce culte. Cela l'impressionnait tant. Les mois passaient sans qu'il ne rate une seule occasion de rejoindre la cathédrale dès qu'il le pouvait. La religion s'imprégna ainsi en lui, façonnant peu à peu sa façon de penser et de percevoir le monde et tout ce qui l'entourait. Luna veillait sur lui. Elle veillait sur sa maman également. Et si Skasa We préférait vénérer la puissance des chamans comme ceux qu'elle avait côtoyé dans sa tribu, alors Okisye prierai pour eux deux. Alors il priait. Régulièrement, comme les religieux le lui avait apprit avec patience. Il priait pour que sa maman ne soit plus triste. Pour qu'elle lui sourit. Qu'elle perde ce regard douloureux lorsqu'elle posait ses yeux sur lui. Puis pour d'autres choses plus puériles, attendu d'un poulain de quelques années seulement. Alors il priait Luna pour que sa journée se passe bien. Pour qu'il arrive à voler correctement un jour. Pour que sa cutie mark ne prenne pas trop de temps à arriver. Puis il n'oubliait jamais de la remercier pour chaque bonne chose qui lui arrivait aussi. Parce que tout était de son fait. Et il passait du temps à apprendre diverses choses là bas également. Lire, écrire, des histoires également. Les phases de la lune, les formes que dessinaient les étoiles... Il s'y plaisait tellement.
Puis il dut s'éloigner de la cathédrale. Il avait été triste lorsqu'il l'avait apprit. Et il n'avait pas eut le temps de dire au revoir aux croyants de la grande église. Parce que Skasa n'avait plus les moyens de payer cette petite chambre où ils logeaient au sein de la capitale. Elle n'avait plus la force de travailler suffisamment pour gagner l'argent dont elle aurait eut besoin. Alors ils durent déménager. Okisye se souvient avoir pleuré, piétiné, fait tout un caprice parce qu'il ne voulait pas partir, qu'il préférait Noctis. Qu'il voulait continuer d'aller prier Luna dans la Cathédrale de la Nuit. Qu'en plus il n'avait même pas pu dire au revoir. Et pour la première fois, Skasa We se mit en colère. Une colère si forte qu'encore aujourd'hui l'hybride s'en souvient. Une colère explosive qui avait finit par éclater en de bruyants et douloureux sanglots. Alors l'enfant s'en était voulu comme jamais. Sa maman pleurait à cause de lui. Il l'avait rendu encore plus triste. Alors, par Luna, il s'excusa. Il pleura aussi. Beaucoup. Autant que sa maman qui ne s'arrêtait plus de verser ses larmes de désespoir.
Finalement, la fatigue les avaient fait s'endormir l'un dans les pattes de l'autre. Ils n'avaient plus jamais reparlé de cela. Quelques jours à peine plus tard, ils avaient quitté la capitale pour s'engager dans la ville bien moins onéreuse qu'était Gambling Town.
- Chapitre II -
« Le fabuleux zèbre ailé ! »
Okisye grandissait. Il n'était plus tant ce minuscule poulain aux minuscules ailes et aux petites dents sortant à peine. Et il avait bien compris par les regards tantôt mélancoliques, tantôt affligés qui se muaient toujours en une souffrance et un dégoût de sa mère, que cette dernière haïssait ce qui faisait de lui ce qu'il était. Cette hybridation qui ne le plaçait ni du côté des batponies, ni de celui des zèbres. Pourtant, elle finissait toujours par retrouver cette tristesse douloureuse, un pauvre sourire au bord des lèvres et il lui arrivait alors souvent de s'excuser à demi mot, comme prise en faute par cette haine débordante pour celui qu'elle avait aimé.
Puis il avait apprit à voler. D'abord maladroitement, Skasa We ne pouvant - et refusant par ailleurs - réellement l'aider dans ce processus. Puis il s'était amélioré, toujours en cachette. Pour ne pas voir ce regard dans les pupilles brûlantes de sa mère. Mère qui jour après jour semblait toujours plus sombrer dans les abîmes de ce mal être dévorant. Dévorée par sa peine, par son passée, par son absence de futur.
Alors Okisye prit les choses en main. La pauvre zèbre était épuisée et lui il avait encore cette fougue de la jeunesse. Alors il s'était tout bonnement dit qu'il pourrait peut être trouver quelque chose pour soulager la douce ponette, de cette façon, elle aurait moins à travailler et elle pourrait souffler d'avantage.
Et il avait trouvé. Tout comme sa mère, il attirait les regards. Un zèbre attirait toujours le regard. Mais alors un zèbre ailé ? Cela semblait encore plus improbable, plus incroyable, plus attrayant. Et un poney sauta sur l'occasion. A vrai dire, il avait déjà tenté sa chance avec la mère du gamin, mais n'avait eut aucune réussite. Star Shell ne pouvait pas rater cette sublime occasion une deuxième fois, et il comptait bien jouer sur la naïveté du plus jeune pour le contraindre à le rejoindre. Tout serait si parfait pour peu qu'il atteigne son but et que l'hybride accepte de le suivre.
Et, pour son plus grand plaisir, cela n'avait pas été bien compliqué. Face au jeune d'une quinzaine d'années tout au plus, il lui avait suffit d'évoquer avec désespoir son besoin d'un ultime membre à sa troupe et l'argent et à la gloire que cela pourrait attirer sur le futur chanceux. Et si la célébrité ne l'intéressait pas, l'occasion de grapiller des écus lui fit tendre plus attentivement l'oreille. Et alors que le jeunot, maladroit et timide lui demandait tout de même s'il pouvait prendre le temps d'y réfléchir, après tout il n'avait toujours pas développé de don, comme son flanc vide le prouvait. Suite à cela, il n'avait suffit plus que d'une dernière offensive de la part du directeur du cirque qui lui annonça, désolé, que bien sûr il pouvait, mais qu'il ne pourrait alors garantir que la place soit toujours vacante lorsqu'il se déciderait. Une offre à prendre où à laisser. Et, naïf et de peur de voir cette occasion si attrayante lui filer sous le nez, alors que l'autre poney s'éloignait de lui, il l'interpella pour le faire s'arrêter. Acceptant sans le savoir un pacte avec le diable en même temps que Star Shell souriait à plein crocs.
Il n'avait pas fallut plus de quelques jours pour que le directeur fasse une place à Okisye dans une loge au sein même de sa troupe qui prenait place non loin de la sortie de Gambling Town. Ce jeune zèbre était parfait pour lui. Entre son sang mêlé qui le rendait semblable à sa mère et le bonus de son hybridation le rapprochant également des habitants majoritaires de la Lunar, il allait pouvoir en faire son numéro phare ! Et en plus de cela, même son nom renvoyait à l'exotisme de ses origines - à tel point que Star Shell n'arrivait pas même à le nommer correctement tant les sonorités composant son nom lui étaient étrangères. L'adolescent avait prévenu de manière évasive sa mère qu'il passerait moins de temps à la maison, ayant trouvé une solution
pour tout arranger.
Et à peine quelques semaines de plus pour que le nouveau numéro de cette troupe de cirque maîtrise en partie ce qu'on attendait de lui. A vrai dire, il n'avait pas grand chose à faire si ce n'était se montrer. Après tout, c'est tout ce qu'attendait Star Shell. L'unique point important était de montrer à tous qu'il possédait ce fabuleux être qu'était le zèbre ailé. Et c'est ce que pointait les nombreuses affiches qui se multipliaient dans les rues. Et comme il l'avait espéré, le public se multipliait. Tous les curieux voulaient voir ce fameux hybride. Était-il réel ? Et son nom était écorché dans de nombreux murmures et potins de rue. Parce qu'il interrogeait, il questionnait, il intéressait les esprits.
Et alors qu'il sortait, tous les regards se retournaient encore d'avantage sur lui. Nombreux étant ceux le reconnaissant et venant l'aborder pour lui poser mille et une questions le mettant mal à l'aise. Ses rayures étaient donc bien vrai, sa crinière naturellement courte, ses ailes n'étaient pas même rajoutée comme un déguisement ! Il ne pourrait compter le nombre de fois où on lui avait fait la même remarque ébahie :
« Alors t'es vraiment un zèbre ailé ! ». Des interpellations et des ricanements alors qu'on le reconnaissait. Et si au début il rougissait, embarrassé par ce surplus d'attention, répondant dans quelques bégaiements gênés, il avait finit par se fondre dans les ombres afin d'essayer un maximum ces terribles rencontres.
Il ne les supportaient plus, ces regards emplie d'une curiosité indiscrètes. Ces approches pleines de sous-entendus à peine voilé. Des tentatives pour s'approcher de ce phénomène qu'il était. De connaître les secrets de sa conception. D'où il provenait. De se faire passer pour des amis alors même qu'ils ne savaient pas même retenir son nom qu'à travers l'appellation du « Fabuleux zèbre ailé » que l'on retrouvait placardé sur ces maudites affiches qui tapissait chaque coin de rue. Il ne supportait plus ces badauds qui venaient le questionner encore et encore, qui s'exclamait face à son incroyable différence. Qui rigolait et clamait ce surnom misérable, encore et encore. Et pourtant, il continuait malgré tout ces tours grotesques. Parce qu'il avait besoin de l'argent que lui donnait son employeur. Parce que chaque écu comptait. Et qu'importe que Star Shell n'ai pas exactement tenu sa promesse en lui donnant bien moins que ce qu'il lui avait fait miroiter. Il ne pouvait tourner le dos à cette seule source de revenu qui leur permettait tout de même de survivre. Alors il continuait. Inlassablement, sous un public toujours plus ébahi, non pas de ses prouesses. Mais de voir encore et encore ce fameux zèbre ailé. Parce qu'il n'était rien de plus que cela. Un numéro pour faire briller le regard des enfants et plaire au public. Une bête de foire. Au même titre que ces autres animaux que d'autres employés du cirques faisaient passer d'un plot à un autre sous les clameurs des spectateurs.
Et c'est à l'aube de ses dix-sept ans que sa marque de beauté se manifesta enfin. Faisant honneur à son sang de zèbre, elle était aussi monochrome que celle de sa mère mais pour autant, peut être que son sang mêlé à celui d'un batpony la rendait moins abstraite que celles que l'on pouvait trouver chez ses cousins des terres libres. Cet œil ouvert et conscient des regards sur lui. Cet œil qui observe aussi. Cet œil méfiant et incertain face aux intentions des autres. Et cette aile qui le poursuit. Cette aile, cette moitié qui représente, une fois encore, cette fusion entre les deux espèces croisées. Elle était arrivée tardivement. Plus d'une fois, Okisye avait rêvé du jour où elle ferait son apparition, se questionnant, dans sa curiosité naturelle, à propos de ce talent qui lui serait propre, de ce marque qui le définirait. Quelque part, il avait rêvé quelque chose à propos de ses ailes. Après tout, même si elles le rendaient différents, il aimait la sensation de vol. Il aimait voler. Et pour un apprentissage en quasi autonomie, il se débrouillait pas si mal. Ou peut être, autre chose, qu'en savait-il ?! Des rêves de gamins qui n'avaient qu'une hâte, découvrir quel cutie mark allait finalement orner leur flanc. Pourtant, la sienne lui montrait simplement qu'il était prisonnier de cette boucle, ce jeu de regard incessant.
Ce jeu malsain qui le suivait depuis des années désormais. Cette boucle dont il ne pouvait se défaire et qui l'enfermait toujours plus dans cette bulle de solitude et de méfiance. Ce malaise qui désormais guidait ses pas. Souvent, il repensait à ses plus jeunes années. Lorsque sa seule préoccupation était de trouver les membres de l'Eglise de la Nuit, de prier Luna. Il continuait à le faire. A prier. Seul. Toujours pour Skasa We et lui. Pour que les choses aillent mieux. Pour que sa mère aille mieux. Qu'elle parvienne à retrouver cette joie de vivre qu'il ne lui avait jamais connu. Pour en finir avec ce travail pitoyable qui le laissait jour après jour épuisé et moralement rabaissé. Il priait pour ne plus être cette bête. Il se souvenait des paroles de ce prêtre. Luna l'avait fait comme il l'était pour un but précis. Était-ce vraiment pour n'être rien de plus qu'un phénomène de foire amusant les autres ? Il ne voulait pas de cette vie. Il ne voulait pas être réduit à cela. Une attraction pour le public. Un objet mis en valeur par le directeur de la troupe. Parce que c'est ce qu'il était au final. Une possession. Et l'empreinte de son sabot au bas du contrat que lui avait malicieusement fait glissé Star Shell en était probablement la preuve.
Alors il continua ce travail. Jour après jour. Semaine après semaine. Tout en priant pour que Skasa We aille mieux. Que l'argent qu'il ramenait en petite quantité la soulage et la pousse à moins travailler. Et plus le temps passait, plus il se demandait ce n'était finalement pas là son destin d'être ce qu'il était. Peut-être était-il placé là pour le bon plaisir des autres. Peut-être que s'il avait été fait ainsi par la grande Luna, c'était pour soulager le reste de ses enfants. Un instant, ses yeux rosés avaient alors brillés d'un petit éclat de fierté en se disant qu'il aidait peut être ainsi les autres. Puis ce minuscule éclat s'était éteint aussi rapidement qu'il était né. Cela signifiait-il donc qu'il n'aurait jamais droit au bonheur ? Mais si tel devait être le cas, il refusait que sa pauvre mère soit victime de ce malheur également. Elle avait déjà trop souffert.
- Chapitre III -
« Le malheur d'un seul est bien suffisant. »
Okisye n'était plus un bébé. Il n'était plus non plus cet adolescent trop naïf. Et il s'était mis un nouvel objectif en tête. Il avait demandé à apparaître plus souvent encore dans les spectacles ridicules du Shell Circus. Il avait également confronté le directeur en réclamant plus d'écus pour ses prestations. Il en avait besoin. Il avait hésité longuement avant de finalement passer à l'action. Prenant le risque de se voir juste rire au nez, il avait menacé de rompre leur contrat s'il refusait. Star Shell avait bien essayé de le menacer avec les conséquences d'une pareille chose, mais voyant que le jeune hybride n'en avait que peu de choses à faire, il préféra céder à ses demandes, ne souhaitant pas perdre la pièce maîtresse de ses spectacles.
Son augmentation n'était pas astronomique, mais cela lui permis de mettre de l'argent de côté. Petit à petit. Si auparavant il rentrait plusieurs fois par semaine, il commença à revenir de moins en moins souvent. Simplement de bref passage pour déposer une partie de ses revenus ente les sabots de sa mère, puis il repartait toujours avec ce pauvre sourire désolé. Plus d'une fois Skasa avait essayé de le dissuader de continuer ce travail. Voyant bien comment cela affligeait peu à peu son fils. Elle voyait sombrer dans cette mélancolie qu'elle ne connaissait trop bien et voir cela l'enfermait dans un cercle de culpabilité pesant toujours plus sur son cœur. Pour autant, Okisye continuait.
Si son objectif était vraiment de plaire au peuple de la Lunar, alors il devait faire quelque chose pour Skasa We. Il savait comme les contrées qui l'avaient vu naître lui manquait. Comme la tribu qu'elle avait quitté il y avait de cela désormais bien longtemps lui manquait. Comme ses semblables lui manquait. Pour lui, c'était différent. Il n'avait pas de semblables. Après tout, il n'était que deux moitiés collés, et pourtant incompatibles. Et c'était en se raccrochant à ce désir, cette rage de voir Skasa sourire sincèrement, qu'il continuait. Les représentations étaient difficiles, longues, épuisantes. Des poneys de toutes horizons semblaient venir pour le voir. Encore plus maintenant qu'il avait particulièrement grandit et qu'il faisait plus que de simplement se montrer pour leurs bon plaisir.
Initié aux jeux du cirque, il avait commencé à intégrer toujours d'avantage ce spectacle grotesque en ajoutant des vrilles et autres acrobaties aériennes. Puis il avait fini par devenir doué. Des piqués serrés, des virages aux nez des spectateurs ébahis. Un véritable numéro comme ils pouvaient aimer en voir. La différence était, qu'en plus de cela, il était ce zèbre ailé que tout le monde adorait aller observer. Alors il effectuait tous ces numéros sous les cris, les rires, les applaudissement de ce public qu'il haïssait pourtant tellement.
Il lui fallut deux années de plus pour obtenir cette somme si particulière qu'il avait commencé à former en mettant à chaque fois une petite partie de côté. Le prix d'un allez unique pour rejoindre Elpida, un bonus permettant le trajet assuré jusqu'à Noctis et avec une avance suffisante pour que Skasa puisse se permettre de supporter plus facilement le voyage de retour entre Elpida et la Terre des Zèbres qu'il comptait bien lui faire retrouver. Sa mère avait suffisamment souffert ici, il était temps pour elle de retrouver une vie plus joyeuse auprès des siens.
La confrontation et la réalisation de pourquoi son fils avait commencé à tant disparaître furent difficiles. Les larmes coulèrent à flots alors que Skasa refusait net de partir si Okisye ne partait pas avec elle. Pour autant, son enfant unique lui sourit avec tendresse. Il ne pourrait partir. Si les Terres Libres étaient chez elle, la Lunar était chez lui. Avec tous les défauts qu'il aurait pu donné à sa vie jusqu'à présent, il ne se sentait pas de quitter ce pays qui l'avait vu naître. Le royaume de Luna. Ici, c'était chez lui. Et il s'en sortirait toujours. Tout ce qu'il lui demandait en contre partie, était d'être heureuse. De sourire. De montrer aux autres ce petit geste qu'il n'avait pourtant jamais vu en dix-neuf années de vie. Et pour la première fois, bien que noyé sous ses larmes, il l'entraperçu, se mouvement de lèvres qui était devenu si étranger à la zèbre. Alors le sourire de son fils se fit encore plus grand alors qu'il se serrait contre elle, lui laissant nicher sa tête dans le creux de son cou, comme lui même le faisait lorsqu'il était plus jeune, se retenant de justesse de l'enlacer d'avantage de ses larges ailes, se souvenant que cette dernière ne les appréciaient pas, pourtant, ce fut elle qui l'encouragea finalement à se laisser aller. Ils restèrent ainsi, s'étreignant avec force et amour pendant ce qui leur semble être de longues minutes, jusqu'à leur larmes finissent par se tarir.
Leurs adieux furent tout aussi déchirant alors que près d'un mois plus tard Skasa We était sur le départ. Il l'avait accompagné jusqu'à la petite gare de Gambling Town d'où elle pourrait rejoindre Noctis par train. Puis elle devrait loger encore l'équivalent d'une paire de jours dans la capitale avant de pouvoir rejoindre le port et ainsi quitter la Lunar Republic. Comme cadeau de départ, Okisye avait retrouvé sa mère avec une élégante paire de lunette de soleil, la taquinant sur le fait que même si elle allait tout faire pour l'éviter à cause de sa maladie, elle aurait tout de même besoin de se protéger de sa lumière après tant d'année passée dans le noir. C'est qu'elle aurait presque oubliée le fait que le jour existait ailleurs. Après près de vingt ans ici, revoir la lumière allait très certainement lui faire un choc. Et ce présent fut la goutte de trop, faisant une nouvelle fois déborder ses sentiments et la faisant fondre en larme sur le quai alors qu'ils attendaient patiemment le train qui la mènerait loin de lui. L'attention la toucha tant qu'elle ne put le laisser sans rien en retour. Ainsi, elle détacha les ornements qu'elle portaient depuis toujours le long de sa queue pour les offrir à son fils unique qui retint de justesse les larmes qui menaçaient de franchir la barrière de ses yeux, lui rappelant ce jour, il y a près de dix ans, où pour l'un de ses anniversaires Skasa lui avait offert ce bracelet de cuir qu'il n'avait plus quitté depuis, se contentant d'ajuster les longues bandes pour l'adapter à son corps qui avait grandit.
Quelques poignées de minutes de plus et voilà Skasa We qui lui adressait un dernier au revoir, se tordant l'encolure pour continuer à regarder le plus longtemps possible l'image de son fils qui rétrécissait de plus en plus à mesure que le véhicule s'éloignait. Restant seul sur le quai, un frisson désagréable parcouru l'échine de l'hybride qui ne tarda pas à voir disparaître les derniers wagons à l'horizon. Son cœur se serra alors qu'il réalisait qu'il était réellement seul. Malgré cela, le maigre sourire que lui avait offert la ponette suffit à le rassurer sur le fait qu'il avait prit la bonne décision. Et finalement, le fait de savoir que sa mère pourrait retrouver un peu de bonheur suffit à atténuer le mal être qui pesait continuellement sur lui.
Il resta encore un long moment ainsi. Simplement immobile et le regard perdu dans le vague où avait disparu le train il y avait de cela déjà trop longtemps. Perdu dans ses pensés. Se questionnant sur ce qu'il allait pouvoir faire à présent. Il adressa une prière muette à l'adresse de Luna, lui demandant de veiller sur la douce zèbre, et ce même si elle quittait son royaume. La priant silencieusement de s'assurer qu'elle puisse regagner ses terres saine et sauve et que le voyage se passe bien pour elle.
- Chapitre IV -
« La fin d'une ère. »
Il n'eut plus aucune nouvelle de Skasa We depuis ce jour. Peut être lui avait-elle envoyé un courrier, mais il n'avait pu se résoudre à demeurer dans ce foyer qu'il avait partagé avec sa mère. Son absence se faisait trop douloureuse et il avait simplement fini par rendre les clé du logement pour rejoindre pleinement la troupe du Shell Circus où il vivait désormais à temps plein. En partant, il avait retrouvé les vieux anneaux que portaient sa mère aux oreilles il y avait de cela plusieurs années. Il les garda précieusement, se mettant lui même à les porter, pour lui donner du courage et de la force pour continuer. Néanmoins, plus le temps passait, et moins il parvenait à se concentrer sur son travail. Star Shell était mécontent. D'autant plus que son numéro phare semblait attirer de moins en moins de monde. Soit s'étaient-ils lassés de l'hybride. Ou bien ses erreurs à répétitions, bien que faisant ricaner certains, les avaient déçus. Ou simplement était-ce que les jeux du cirques n'étaient plus vraiment à la mode.
Et tout cela, contrariait très fortement le directeur de la troupe qui avait de plus en plus tendance à s'emporter sur ses acrobates et autres artistes. Et un jour sa colère éclata avec force sur Okisye qui avait, une nouvelle fois, raté l'un de ses numéros. Déjà de mauvaise humeur de s'être fait mal en chutant, les reproches acérés du directeur firent à son tour éclater la colère, la rage et la haine de l'hybride qui ne mesura pas ses paroles et cette altercation se termina avec une blessure pour l'un et la perte d'un membre de l'équipe pour l'autre. N'ayant plus que lui même à nourrir et ne payant plus un logement que c'était le cas auparavant, notre drôle de zèbre avait pu mettre de côté quelques fonds. Néanmoins, mesurant que trop tard le poids de sa décision de quitter la troupe, il dut faire face à la dure réalité. Sans elle, il n'avait plus de toit.
Commença alors une douce errance. A vingt ans passés, il ne savait rien faire. Telle était la vérité. A part quelques acrobaties dans les airs ou encore suspendu à une barre, il n'avait jamais été formé pour quoi que ce soit. Et alors qu'il errait dans les rues, il attirait toujours autant le regard des passants. Nombreux étant ceux qui reconnaissait ce jeune zèbre ailé qu'ils avaient jadis vu dans ce cirque à la sortie de Gambling Town. Ou bien l'avait on simplement reconnu pour l'avoir déjà vu sur les nombreuses affiches qu'on pouvait encore voir dans quelques coins de rues bien que dans un nombre bien moins important qu'il y avait de ça encore quelques mois. Enfin, d'autres se retournaient simplement sur son physique atypique d'hybride, faisant d'autant plus pester intérieurement ce dernier qui n'en avait plus que marre d'être à ce point le centre de l'attention. Pour autant, il se contentait de baisser la tête, cachant les rougeurs indiscrètes qui pointaient sur ses joues, preuve de son malaise. Il se haïssait. Haïssait d'avoir été une bête de cirque, haïssait ce corps qui attirait les regards, haïssait son foutu malaise à savoir le regard des autres sur lui, haïssait le fait de se sentir si seul.
Et sa mère lui manquait. Terriblement.
Pour autant, il ne pouvait rien y faire. Simplement espérer qu'elle était heureuse auprès des siens. Là où aurait toujours dû être sa place.
Finalement, dans son incapacité à savoir où il en était et ce qu'il devait faire, il se souvint de sa jeunesse passée dans la Cathédrale de la Nuit. Alors il prit le chemin pour Noctis. Sachant pourtant qu'il devrait faire des haltes régulières, il entreprit néanmoins d'effectuer le trajet en marchant. Profitant de quelques courants d'airs lorsque le vent le voulait bien pour, par moment, se laisser porter en volant. Il avait préféré éviter le train, cherchant à économiser chaque écu qu'il lui restait.
Et alors qu'après l'équivalent de plusieurs jours de marche à travers la pleine séparant Gambling Town de la capitale il arrivait enfin en ville, l'apparition de la silhouette de la cathédrale qu'il pouvait apercevoir entre les autres bâtiments lui réchauffa le cœur et ses pas surent le mener directement au centre de la ville afin de pénétrer l'édifice religieux. Pour une fois, il avait totalement ignoré les regards qui se posaient sur lui. Seul comptait de retrouver la sérénité qu'il avait découvert dans la grande église lorsqu'il était enfant. Il ne lui avait fallut que quelques pas de plus pour apprécier ce retour au plus près de Luna.
Ses soucis semblaient s'être envolés. Il ne savait toujours pas comment il allait continuer à vivre, sans le sou comme il l'était de plus en plus, mais pour autant, il se sentait serein et apaisé.
- Epilogue -
« Nouvel engagement. »
Ses retrouvailles avec la Cathédrale de la Nuit surent l'aider à avancer d'avantage. Pour autant, il restait toujours dans une situation des plus délicates. Particulièrement seul, sans compétences particulières ni même d'envie de se relancer dans quoi que ce soit, de crainte de retomber dans un cercle sans fin comme l'avait été ces cinq années dans le cirque. Et si ses retours régulier dans le bâtiment au cœur de l'Eglise de la Nuit l'aidaient à apaiser ses craintes lorsqu'il y était, lorsqu'il priait et reprenais les chants des religieux, dès lors qu'il se retrouvait de nouveau seul, sa solitude l'écrasait, accompagné des angoisses qui ne le quittait alors plus. Ses maigres ressources fondaient peu à peu et il ne savait plus où donner de la tête.
Sur son passage les autres murmuraient encore. Toujours. Se posaient des questions de manière indiscrètes. S'énervaient lorsqu'ils voyaient le regard fixe de l'hybride sur eux, refusant de les lâcher comme il en avait prit l'habitude malgré lui lorsqu'il s'était rendu compte de son talent pour détecter les réelles intentions d'autrui. Les autres n'aimaient rarement être scruté de la sorte et pour autant, eux même ne se privait pas de le faire. La vie était ainsi faite.
Puis il ne savait plus exactement comment. Ni même quand. Ou même pourquoi cela était arrivé. Mais il y avait eut ce poney. Un pégase. Un soldat. Il ne savait plus comment la discussion s'était engagée. Okisye avait d'abord été méfiant. Personne ne l'abordait sans rôle précis. Ou bien était-ce lui qui, par son regard prolongé sur ce dernier, l'avait attiré à lui ? Le fait était qu'il n'en savait fichtrement rien. Un jeu de question s'était installé, faisant ressurgir la curiosité jusqu'alors profondément étouffée par l'hybride. Il demandait à savoir, à comprendre. Pourquoi ? Comment ? Comment c'était ? Pour quoi faire ? Dans quel but ? Des tourbillons de questions sans fin. Certaines moins pertinentes que d'autres.
Il ne sait pas comment ni même pourquoi. Mais cette discussion, au delà des paroles échangés, l'avait marqué. Il n'était même pas certain de se souvenir du nom du soldat en question. Storm quelque chose. Stormy ? Peut être. Le fait était que devant le discours du pégase, les yeux du demi zèbre s'étaient mit à scintiller plus que jamais. Lui qui errait désespérément sans but, le voilà qui trouvait un objectif à atteindre. Alors c'était vers cette voie qu'il avait finit par se diriger.
Quelques mois s'écoulèrent encore alors qu'il passait la barre d'une nouvelle année. Il avait longuement hésité, ne se sentant tout d'abord pas à la hauteur. Et s'il ne parvenait pas à se montrer digne du rang ? Et si les choses se passaient mal ? Tant de questionnements et d'interrogations nerveuses qui le firent douter. Et finalement, après de grandes répétitions et un travail sur sa respiration pour se donner du courage, il avait sauté le pas. Peut-être que c'était là le destin qu'avait choisit Luna pour lui. Alors le voilà qui s'engageait comme soldat du rang dans l'armée régulière. Monter en rang ? Peut un être jour. De toute manière, encore jeune recrue, il n'en était pas là. Mais surtout, il n'était même pas certain d'en demander autant. Il voulait simplement se rendre utile. Utile pour la Lunar. Utile pour l'Eglise de la Nuit. Utile pour Luna.
Derrière l'écran
Pseudo : Wakazani (Waki).
Double compte ? Nup !
Comment trouvez-vous le forum ? Fort sympathique ! Ca faisait longtemps que je cherchais un forum MLP, et j'espère pouvoir enfin tenter ma chance dans cet univers à vos côté =).
Comment avez-vous découvert le forum ? Par le plus grand des hasards j'avoue ahah en voyant passer un p'tit bouton dans les partenariat d'un autre forum, me suis dit "oh tiens" pis m'voilà.